Tous les chemins mènent à… soi

Les astres étaient alignés dernièrement pour une nouvelle prise de conscience. Une petite douche de sagesse. Je suis naturellement du genre à faire beaucoup d’introspection. Je suis très honnête envers moi. Je ne me mens pas. Ni aux autres bien évidemment. Plus je vieillis, plus j’apprécie cette relation avec mon être. Pourquoi nier nos défauts ou nos limites? Et pourquoi ne pas oser se faire d’éloges? Il faut se traiter comme on traite les autres. Avec amour, empathie, admiration et franchise.
L’analogie de la course
Une prise de conscience de plus dans mon baluchon, donc. Pendant de nombreuses années, j’ai fait de la course à pieds. Au début, c’était pour la mise en forme. Ensuite, c’est devenu une drogue. J’adorais cela, j’adorais me dépasser. Cela me faisait du bien. C’était très solitaire comme trip. J’y pensais au travail, j’avais hâte d’enfiler les souliers de course! Cela me démangeait!
Puis, sans crier gare, le feu m’a quittée. J’ai perdu ma fougue. Sportive et déterminée à demeurer en santé, je me suis orientée vers d’autres activités. La marche, la musculation et la danse. Je me suis dit que c’était normal de se lasser.
Un an plus tard, je m’y remets, mais plus doucement. Pour le plaisir et avec une vision toute autre: ne pas m’accrocher à mon ancien chrono. Courir pour me garder en forme et sentir le vent et le soleil sur ma peau. Courir pour suer, forcer, mais pas performer. C’est agréable, mais confrontant.
À l’arrivée du beau temps, j’ai tenté ma première sortie de course extérieure depuis des lunes. J’ai eu du mal à faire 4 kilomètres! Moi qui en parcourait 10 comme une gazelle auparavant. J’ai donc survécu au premier 4 kilomètres, puis j’en ai marché 2. J’ai alors ressenti un second souffle et j’ai recouru 3 kilomètres. Je suis rentrée un peu amère. Déçue de moi, mais heureuse d’avoir persévéré. Je me suis dit que j’en étais peut-être là. Que c’était sans doute l’âge et l’effet du temps.
Quelques jours plus tard, il pleuvait, mais j’avais envie de courir à nouveau. J’ai pris mon courage à deux pieds et j’ai sauté sur le tapis roulant. J’ai réfléchis à mon approche et je me suis appliquée à adopter un mindset positif et détaché. J’ai commencé par 1 kilomètre de marche rapide pour me réchauffer. J’ai aussi décidé de programmer ma vitesse un peu en deçà de ma vitesse habituelle. Je me suis fixé un objectif: faire 5 kilomètres et voir ensuite. 1,2,3,4,5… génial je me sens très bien! Je poursuis. 6,7,8,9,10. Ah ben là! Ok, je pousse la note, car je m’en sens capable: 11 et 12! 12 kilomètres qui ont été nettement moins souffrants que les 4 kilomètres précédents. Incroyable non? Depuis, j’alterne entre courses plus brèves et plus longues. Je m’autorise des interruptions si requis. Je me laisse aller.
La morale de l’histoire
La prise de conscience? Le flash? L’épiphanie? Tout est dans l’approche et l’état d’esprit. La même personne peut obtenir deux résultats diamétralement opposés juste parce qu’elle s’y est prise d’une façon A ou d’une façon B. Et et à un moment X ou un moment Y. Parfois, battre le fer pendant qu’il est chaud fait des miracles! On se fait un peu violence et on s’épate! Et d’autres fois, il faut chauffer le moteur avant de partir et faire un pitstop en route.
Parfois, battre le fer pendant qu’il est chaud fait des miracles! On se fait un peu violence et on s’épate! Et d’autres fois, il faut chauffer le moteur avant de partir et faire un pitstop en route.
N’est-il pas vrai que ces réalités s’appliquent dans toutes les sphères de la vie? Que c’est possible d’aller moins vite, mais tenir plus longtemps. De prendre des pauses, mais se rendre plus loin encore?
La course à pieds n’est qu’un prétexte pour réaliser à quel point on peut changer. Changer de vision, changer d’opinion, changer de comportement et changer de résultat. Tout contexte confondu! Nous sommes comme un livre dont vous êtes le héros: on peut réécrire notre histoire à l’infini.
La jachère
J’ai entendu des gens faire l’éloge de la pause récemment dans une émission de Y’a du monde à messe. Anaïs Barbeau-Lavalette a établi un parrallèle hyper intéressant avec l’agriculture: les terres sont plus fertiles lorsqu’elles sont mises en jachère de temps à autres. Quelle pensée pertinente que voilà! Et on ne parle pas ici de prendre deux semaines de vacances. On parle de faire un arrêt ou établir une cassure. Évidemment, la vie ne nous le permet pas toujours radicalement, mais on peut, par exemple, cesser une activité pendant plusieurs mois et oser changer notre routine de façon importante.
Il nous appartient de nous imposer le changement. Qu’il soit déstabilisant ou réparateur. Selon les besoins de la cause. Qui sait ce qu’un simple ajustement peut engendrer?